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le blog de Primatin
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30 mai 2009

Religion et foi

Religion et foi

  La religion fut inventée par des pouvoirs humains comme un outil de survie. Par sa quatrième dimension, elle donne accès à une porte qui s’ouvre sur l’Éternité. C’est alors qu’elle relie au Dieu-personne, qu’elle expose l’être humain à l’attraction de l’aimant divin:
— Dieu est amour : celui qui demeure dans l’amour demeure en Dieu, et Dieu en lui. [première lettre de saint Jean, au chapitre 4]
  Ainsi, quand elle sort de son tribalisme originel, la religion peut disposer un être humain au don sur/humain de la foi, un don qui ne se transmet ni par héritage naturel, ni par conditionnement sociologique. Au sens chrétien du terme, la foi est un cadeau mystique —individuel et personnalisé— que le primate promu reçoit s’il le cherche ardemment, en s’y disposant par sa recherche même. C’est un verre que Dieu remplit, si l’homme prend l’initiative de lui tendre son verre.
  Lorsqu’elle transporte le croyant dans le champ du magnétisme divin, la religion atteint son but ultime, qui est de s’effacer pour laisser place à la FOI. La foi (fides —> fidélité, confiance) est la réponse d’un amour humain à l’amour divin. C’est le partenariat volontaire d’un descendant de primates avec Celui dont la Vie transcende toute vie. C’est un chemin de transformation et d’accomplissement. C’est le chemin de l’ultime saut évolutif (selon les termes du pape Benoît), de la cinquième mutation (selon mon approche primatinienne).

*

  Qui lit les Évangiles y constatera l’absence du terme «religion», tandis que le terme «foi» les remplit. Décrire Jésus de Nazareth comme fondateur de religion relève d’un double contresens.
  Au plan historique / La foi en Christ s’est répandue clandestinement, contrariée par les religions qui structuraient les peuples méditerranéens. On a parlé de « religion chrétienne » à la suite de la reconnaissance politique du christianisme ; c’était plusieurs siècles après la prédication de l’Évangile.
  Au plan fonctionnel / L’Évangile prêché par Jésus n’alimente pas les fonctions premières de la religion: il ne donne pas d’explication mythique; il ne fournit pas d’encadrement normatif. Pour se structurer religieusement, la tribu chrétienne emprunta mythes et normes à la tribu juive.
  Comment définir la foi chrétienne ? Au sens évangélique, la foi n’est pas la croyance à Dieu comme cause première de toute chose. Elle n’est pas un culte de Valeurs, civiques ou morales. En Jésus-Christ, Dieu rejette le rôle explicatif et normatif que la religion juive faisait jouer à son Yahweh. Il était un personnage mythique; Il devient une personne réelle, audible, observable, touchable.
  Avec l’Évangile, nous passons de la divinité inventée au Dieu expérimenté. Les religions antiques étaient spéculatives: elles imaginaient ce que les yeux ne pouvaient voir, elles inventaient ce que les mains ne pouvaient toucher. La foi évangélique est expérimentale: Dieu se montre, il se fait entendre, voir et toucher. Le disciple du Christ n’est pas un propagandiste d’Idées, de Valeurs, de Bonheur. C’est un témoin: il regarde et écoute son Maître; il cherche à le faire aimer comme il l’aime lui-même. 

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