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le blog de Primatin
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31 décembre 2009

ANAR-schisme divin

Jésus contre le formalisme religieux

Noël marque le début d’une rupture d’avec les religions tribales. Pour les gardiens du temple, pour les miliciens du sacré, Jésus fut un objet de scandale, un blasphémateur, un traître. En effet, assurant l’évolution culturelle de l’humanité primitive, les religions  avaient, au nom de leurs dieux, joué un rôle organisateur et civilisateur que le Dieu incarné (celui que les chrétiens fêtent à Noël) refusa catégoriquement d’assumer. Lisez ses déclarations anarchiques, rapportées dans les évangiles! J’en extrais une  citation bien connue, mais peu suivie: Mon Royaume n’est pas de ce monde.

  Par analogie avec la domestication de l’animal —telle que nous la pratiquons  depuis dix mille ans— on pourrait dire que les religions antiques cherchaient à  domestiquer l’homme "sauvage". L'aspect disciplinaire est resté dominant dans le monothéisme, qu'il s'agisse de la résignation catholique ou de la soumission islamique. Au catéchisme papal comme dans les écoles coraniques, on domestique les enfants turbulents, confiés par leurs parents à l’Église ou à la Mosquée pour y apprendre les bonnes manières. Caricature ? Certes, mais elle contient sa part de vérité…

Voici deux mille ans, la religion juive était un modèle d’organisation sociale. Elle n’avait pu maintenir à son plus haut niveau d’autonomie la flamme nationaliste qui avait permis la conquête de la Terre Promise et plus tard la puissance d’un roi comme David ou Salomon. Politiquement, le petit peuple juif fut dominé par les empires qui régnèrent en Mésopotamie et en Méditerranée. Mais, religieusement, il garda sa fière indépendance, confiant que son Dieu lui assurerait la pérennité à travers tous les siècles.

Son Dieu. La perversion réside dans le possessif du «son». Le Dieu incarné en Jésus-Christ s’efforça de faire comprendre aux chefs du judaïsme qu’il n’était pas leur propriété, le porte-drapeau de leurs valeurs, le garant de leur pouvoir. Il dénonça les multiples règles et normes religieuses par lesquels ces chefs tenaient leur peuple en esclavage, jusqu’à prospérer à ses dépens. Peine perdue! Les scribes et les pharisiens avaient des yeux, mais ils ne voulaient pas voir; ils avaient des oreilles, mais ils ne voulaient pas entendre.

Puisque Dieu refusait de se conformer à l'image de toute-puissance que de pieux intrigants lui avaient construite (afin de cacher derrière elle leurs propres ambitions), le grand-prêtre Caïphe fit condamner Dieu pour blasphème.

Chacun pourra retrouver dans les textes évangéliques l’incessante lutte de Jésus contre une religion pervertie par ses chefs à leur avantage. Après le départ de Jésus, guidés par «l’Esprit-Saint», ses disciples ont mené le combat anti-religieux au-delà de Jérusalem. Le champion en fut l’Apôtre Paul. Ce fut un champion d’autant plus perspicace et percutant qu’il avait, dans son adolescence, cédé aux excès fanatiques de l’aveuglement dévot.

Notre message suivant (15 janvier) montrera comment Paul de Tarse a saintement développé le syndrome ANAR, pour le plus grand bien du christianisme débutant et pour l’évolution culturelle de toute l’humanité hors du carcan religieux.

Quand, deux mille ans plus tard, des courants religieux —au sein du christianisme lui-même— ferment les yeux sur la réalité et s’enfoncent à reculons dans les arguties frelatées d’un fondamentalisme traditionnel, il me semble urgent de rappeler les libérations christique et paulinienne.

Que l’année 2010 soit pour chacun de vous l’occasion d’une libération!

Philippe-Emmanuel

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